lundi 19 octobre 2009

Fratrie

Quand j'étais petite, j'aimais beaucoup ma soeur.

Et je la détestais avec toutes les fibres de mon corps.

Je comptais sur elle.

Je la laissais tomber.

Plus tard je lui prêtais de l'argent. Sans intérêt.

Mais on s'est toujours pris dans les bras l'une de l'autre, même aux moments les plus difficiles d'adolescence quand on se traitait de folle, niaiseuse, conne, grosse patate... Dans ces moments, la rivalerie nous laissait notre intimité, et on se consolait. Les peines d'amour, les engueulades de parents, la trahison d'une amie, la destruction accidentelle d'un dessin dont elle était fière... Une chance qu'on s'avait.

Une chance qu'on s'a encore. On ne vit plus de rivalerie (sauf qu'elle a eu les bons gênes de muscles tonifiés d'eux-mêmes et moi j'ai eu la peau molle de ma grand-mère...ah l'injustice!). On n'a pu d'engueulade avec nos parents (une maudite bonne affaire!). Mais on a encore des peines. Des inquiétudes parce qu'on est toutes les deux mamans maintenant. C'est pas toujours facile. Une est séparée, l'autre est dépressive.

Mais on a encore nos bras, ils sont aussi réconfortants qu'il y a trente-cinq ans. Et le téléphone est toujours pas loin. Eh qu'on en passe du temps au téléphone toutes les deux! Une chance qu'on vit dans le même code régional.

Des fois, je pense à elle et je fais moins de bêtise. Elle ne le sait même pas mais des fois elle me sauve la vie. Encore.

Heureusement que mes parents ont fait l'amour DEUX fois (comme j'en ai conclu à cinq ans quand on m'a raconté comment on fait les bébés).

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